Parfois on maudit les étoiles.
On regarde de haut la plaine inerte.
Un vent flasque met les voiles.
On hurle en pure perte.
On modifie ses plans, on change de route,
On cherche une main et l'on ne trouve rien.
On hésite, on tergiverse, on doute.
Nos sphincters nous lâchent.
On ne se sent pas bien.
On crispe nos poings perclus de haine.
On ferme les yeux, on aspire à la fin.
Nos barbelés nous blessent, on tire sur nos chaînes.
On ne tiendra pas jusqu'au matin.
On ne reconnait plus sont lit, sa chambre.
On ne sait plus son nom.
Tout ce que l'on approche, s'enfuit.
On n'est plus qu'une plaie qui saigne,
Qu'une bouche happant un air trop rare.
On attend l'aurore comme une délivrance.
Et l'on se réveille hagard, en sursaut,
Draps mouillés de sueurs.
Epuisés, hébétés, étonnés d'être en vie,
Nous serons en sursis jusqu'au premier sourire.
Cauchemar
par Marcel Faure