Tous les jours je feuillette un gros cahier
Rien que des feuilles blanches
Et des lignes
Mes lignes de vie
Sur chacune je m'interroge
Et mes questions s'en vont tutoyer le ciel
Mon cahier est un ami
Il m'écoute sans fin
Il me reçoit comme un nid
Et je pépie et je pépie
Jusqu'au silence bruissant de rêves
Mon cahier est une île
Sable fin forêt primaire
Je suis son Vendredi
Un illettré de première
Ni dessins ni runes
Mon cahier coule sa transparence
S'articule de possibles
Hors les marges hors les lignes
Sans équivalant sans synonyme
Blanc farouche et solitaire
2017-05