Au banquet des braves d'Espagne
Pelais entre; il a rougi
Car dans la sanglante campagne
Chacun sait qu'il a mal agi.
Le
Cid sans dédain, sans colère
Le prend, l'emmène à quelques pas
Près d'une table solitaire
Et lui tient ce discours tout bas
Mangeons, que je vous accompagne,
Ni vous ni moi n'avons acquis
Le repas des braves d'Espagne,
C'est leur glaive qui l'a conquis.
Allons prenez cette
Escabelle,
Cette place est bonne pour nous,
Quoique ma fortune soit belle,
Je ne suis pas meilleur que vous.
Mais tous ceux dont
Alvar s'entoure
Sont des
Démons forts et sans peur,
A cette table de bravoure
Nul ne s'assied sans son honneur.
Au fond d'une plaie ennemie
C est là qu'il faut puiser le sang
Qui lavera notre infamie
Ou bien périr en l'effaçant.
Poème publié et mis à jour le: 12 July 2017