Poèmes

Ballade Sappho

par Paul Verlaine

Paul Verlaine

Ma douce main de maîtresse et d'amant
Passe et rit sur ta chère chair en fête.
Rit et jouit de ton jouissement.
Pour la servir tu ° sais bien qu'elle est faite,
Et ton beau corps faut que je le dévête
Pour l'enivrer sans fin d'un art * nouveau
Toujours dans la caresse toujours prête.
Je suis pareil à la grande
Sappho.

Laisse ma tête errant et s'abîmant

A l'aventure, un peuc farouche, en quête

D'ombre et d'odeur et d'un travail charmant

Vers les saveurs de ta d gloire secrète.

Laisse rôder l'âme de ton poète e

Partout par là, champ ou bois, mont ou vau,

Comme tu veux et si je le souhaite.

Je suis pareil à la grande
Sappho.

Je presse alors tout ton corps goulûment.
Toute ta chair contre mon corps d'athlète
Qui se bande et s'amollit par moment.
Heureux du triomphe et de la défaite
En ce conflit du cœur et de la tête.
Pour la stérile étreinte où le cerveau
Vient faire enfin la nature complète
Je suis pareil à la grande
Sappho.

ENVOI

Prince ou princesse, honnête ou malhonnête-/,
Qui qu'en grogne et quel que soit son niveau,
Trop su poète ou divin proxénète.
Je suis pareil à la grande
Sappho.



Poème publié et mis à jour le: 15 November 2012

Lettre d'Informations

Abonnez-vous à notre lettre d'information mensuelle pour être tenu au courant de l'actualité de Poemes.co chaque début de mois.

Nous Suivre sur

Retour au Top