Ce que j'aime,
Dieu seul le sait.
Autant que le diable l'ignore...
J'aime d'abord ce qui me fait
Plaisir, — puis ce qui presque encore (Telles, pilules que l'on dore)
Me fait mal, peine, doute ou peur.
Mais, mes amis, ce que j'adore
Surtout, ce sont mes éditeurs.
J'aime la femme, — un fait, ce l'est
Indubitable, — comm' j'abhorre (Avec apocope) le laid !
J'aime l'absinthe bicolore :
Verte et blanche, autant que j'honore
De loin l'eau pure et ses horreurs.
Mais ce qui vaut un : «
Ah ! » sonore
Surtout, ce sont mes éditeurs.
Us sont charmants, doux comme lait.
Luisants comm' louis qui se dore (Avec apocope) et qui plaît À tout le monde.
Un los s'essore,
Et l'envieux que l'envi' fore (Avec apocop') — ses fureurs ! — (Avec idem) crèv' comm' pécore ;
Mais, au fond, viv'nt mes éditeurs !
ENVOI
Du
Kohinnor et de
Lahore
Princes trop grands, mais peu donneurs.
C'est vers vous que je m'édulcore.
Mes chers, mes tendres éditeurs.
Poème publié et mis à jour le: 15 November 2012