Demain on m'enterre. Officiellement. Rendez-vous à 15 heures devant le Panthéon. Vous ne serez pas nombreux. Un, deux, dix peut-être.
Mais le Président sera là, coincé dans son costume de cérémonie, l'air grave, Prenant son temps.
La foule, huit douze tout au plus, suivra le cortège à l'intérieur de l'édifice.
Le président prendra la parole.
" Français, françaises, mes chers concitoyens. L'émotion qui nous réunit ici n'a pas de nom, pas de visage. L'histoire ne retiendra rien de son passage. Cependant, la France se devait d'honorer sa mémoire. J'aurais aimé la saluer en citant quelques phrases qui ont marqué les esprits de ceux qui ont eu le privilège de le côtoyer, mais d'un clic malencontreux, tout s'est envolé avec lui, ne restera qu'un sentiment diffus et la richesse des émotions qu'il a su faire partager. Merci. "
Le protocole remettra au Président une feuille 21-27 vierge en vélin pur fil dont il a été tiré un seul et unique exemplaire. Celui-ci la déposera dans la tombe encore ouverte.
Sonnerie aux morts, Marseillaise.
Sur la stèle on pourra lire :
Au poète inconnu mort pour la langue française.
2015-09
Au sujet de Marcel Faure
A Propos
Présent dans quelques revues, j'ai aussi publié un recueil "Petite fugue stéphanoise" aux éditions l'Harmattan.
Poème publié et mis à jour le: 22 April 2021