Poèmes

Au Comte de Montesquiou-Fezensac

par Paul Verlaine

Paul Verlaine

Le poète infini qui, doublant et triplant
Les nuances, sonda jusques à nos scrupules,
Crevant les mauvais arguments comme ces bulles
De savon qu'il suffit de détruire en soufflant,

Le voilà, composant d'un geste sobre et lent
Un bouquet frais cueilli, lors des doux crépuscules
Tombant, « dahlia, lis, tulipe et renoncule »
Et toutes fleurs au monde et par delà, relent

Mystique qu'il fallait pour compléter la fête
Parfumée où le mage exquis nous conviait,
Et dont nous jouissions d'un frisson inquiet.

J'admire le penseur subtil et l'âpre esthète
Des pensers voletant comme chauves-souris.
Mais j'aime le fin enchanteur aux sorts fleuris.



Poème publié et mis à jour le: 15 November 2012

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