Ma parole est liée
comme un chien
à l’arrière-cour de la maison.
Au fil du temps
elle est devenue enragée
et a commencé à ne plus me reconnaître,
Je ne peux plus la laisser en liberté
car elle mordrait les proches et les inconnus.
J’approche avec un bâton
sa nourriture et son eau.
Elle aboie toute la nuit.
mais je ne saurais pas la laisser mourir
et je la nourris ainsi tous les jours.
J’y suis très attaché.
J’aurais préféré une parole
qui m’accueillerait par des bonds et des léchouilles
en remuant la queue
mais, en notre pays
nous attachons les paroles au fond de nos maisons
et avec le temps, elles deviennent hardies
puissantes
et il arrive un moment où l’on ne sait pas
qui des deux aboie le plus fort.
Poème publié et mis à jour le: 21 April 2025