Ne rien casser
À la faïence de l'enfance
Mais l'on est grand
Et déjà tellement ébréché
Alors on brise
Un rêve par-ci
Une poupée par-là
On biaise les réponses
On joue sur les silences
On respire à côté
Et l'on montre le chemin
Que l'on ne voulait prendre
Ce "on" me cache
Car je devrais dire je
Coupable moi aussi
D'assassiner l'enfance
Car il y a le monde et moi
Le monde m'oblige à composer
À rentrer dans un moule
Le moule est parfait selon le monde
Et moi dans le moule
Je fais du prosélytisme
La perfection selon Saint Grand
J'imite je mymétisme je m'intègre
Ah le vilain mot
Se barricader chez un autre
Faire la pie chez la pie
Heureusement parfois je mue
Le moule éclate
Vite se refaire une coquille
Mais je suis vulnérable
L'enfance me reprend
Et je pleure
Et je plaide coupable
Oh mon enfance assassinée
Pour ne pas se tromper
Il faudrait pouvoir lire la vie à l'envers
Remonter à la source des sourires
Restaurer l'innocence
S'accrocher aux bonnes fées
Et même aux sorcières
Apprendre à dire non
Avant de se croire être
17-09
Au sujet de Marcel Faure
A Propos
Présent dans quelques revues, j'ai aussi publié un recueil "Petite fugue stéphanoise" aux éditions l'Harmattan.
Poème publié et mis à jour le: 13 May 2021