Plus
haut, la pierre de la montagne ne dit que la pierre, et le chemin n'enseigne que le chemin; naissance que de poser ses pas, et les roches observent en resserrant les lèvres.
*
Nous
n'avons rien exigé du sentier, il nous répond. Chaque jour, office humble de nos marches régulières, pour rendre grâce
Les
lacs sont dans le ciel. Qu'il nous soit donné d'être tout entiers dans cette soif sans impatience, âme docile des yeux conduite à l'abreuvoir.
*
Douceur
boulangère de farine, une neige lente sous la langue : l'étreinte chaque fois entame un peu la mie des jours complices, et nous vivons enlacés, près de la huche du temps,
où tout est en réserve
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Des
drames, parfois, nous ont nourris. Qui surprendrait aujourd'hui dans nos yeux l'éclat des brisures? La douleur peu à peu est retournée à sa flamme couvée.
Avec
orgueil, mais qui demeure dans l'invisible, nous donnerons de nous ce qui flamboie : trace laissée dans la brûlure, plutôt que geste d'accompli.
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Dormir,
comme marcher entre les hêtres. La nuit est faite de
colonnades hautes, nous y passons ensemble, sûrs
de ce souffle qui porte les routes, et nous garde de
l'immobile.
Poème publié et mis à jour le: 15 November 2012