Où sont les nuits de grands chemins aux chants bacchiques
Dans les
Nords noirs et dans les verts
Pas-de-Calais,
Et les canaux périculeux vers les
Belgiques
Où, gris, on chavirait en hurlant des couplets ?
Car on riait dans ces temps-là. —
Tuiles et briques
Poudroyaient par la plaine en hameaux assez laids ;
Les fourbouyères , leurs pipes et leurs bourriques
Dévalaient sur
Arras, la ville aux toits follets
Poignardant, espagnols, ces ciels épais de
Flandre ;
Douai brandissait de son côté, pour s'en défendre,
Son lourd beffroi carré, si léger cependant ;
Lille et sa bière et ses moulins à vent sans nombre
Bruissaient. —
Oui, qui nous rendra, cher ami, l'ombre
Des bonnes nuits, et les beaux jours au rire ardent ?
Poème publié et mis à jour le: 15 November 2012

